22 févr. 2015

Lignes de vie



Synopsis :

            À Coventry, après la Seconde Guerre mondiale et le bombardement ravageur de novembre 1940, chacun essaye de retrouver une vie normale, notamment Martha Vine, matriarche aussi charismatique qu'elle est tendre et attentionnée avec ses sept filles. Mais c'est compter sans Cassie, la plus fragile et instable d'entre elles : ayant mis au monde un bébé, un garçon, Frank, elle ne peut se résoudre à l'abandonner. Il va donc falloir, pour la famille Vine, apprendre à vivre avec ce jeune enfant et ses talents particuliers. 




Mon avis :

            Je tiens tout d’abord à remercier la Team Livraddict et les éditions Folio grâce à qui j’ai découvert un auteur dont le style d’écriture m’a happée progressivement au fil de cette lecture.
            Avant cette lecture, je ne connaissais pas la plume de Graham Joyce. Si j’ai choisi ce livre en partenariat, c’est avant tout pour l’illustration magnifique. Puis le résumé m’a interpellée, avec sa part de mystère qui entoure les « talents particuliers » évoqués.
            Et puisque je vois mal comment m’y prendre pour cette chronique, je tiens à préciser d’avance qu’il risque d’y avoir des spoils donc soyez prudents si vous ne l’avez pas encore lu et que cela vous intéresse.

            J’ai mis très peu de temps pour m’attacher à cette nombreuse famille, composée de Martha, mère très protectrice envers ses filles, et ces dernières du nombre de six. Elles sont toutes très proches l’unes de l’autres et c’est un régal de découvrir la bonne entente entre membres d’une même famille.
            Pourtant, on apprend rapidement que Martha possède un don, sans que le lecteur parvienne à en déceler la teneur et Graham Joyce pose là les prémices du mystère autour des phénomènes fantastiques. De plus, la benjamine Cassie est elle aussi dotée de ce talent, à plus forte dose, et c’est principalement autour d’elle et de son fils Frank que tourne l’histoire. Plus précisément, le lecteur suit le parcours initiatique que subira Frank, de sa plus jeune enfance jusqu’à ses dix ans environ.
            Et c’est là que la magie, au niveau de l’intrigue du moins, opère. Graham Joyce s’applique à relater des événements superficiels, de primes abord très peu importants, des petites détails de la vie que nous oublions facilement, des événements liés aux divers déplacements de Frank dans les différents foyers de la fratrie puisqu’il a été décidé, alors qu’il n’était qu’un poupon, qu’il serait élevé par chaque tante (sœurs de Cassie) a tour de rôle. Ces dernières étant très différentes, le lecteur ne s’ennuie strictement jamais et instants cocasses s’entremêlent à l’émotion que peuvent parfois susciter les phrases de l’auteur.

            Graham Joyce emploie également l’art de mêler présent et passé de manière à ce que le lecteur sente de manière implicite les retours en arrière. Généralement, ils sont utilisés pour évoquer la guerre qui est la cause et le centre de toute cette intrigue. Les passages qui l’évoquent sont très réalistes, sans que l’on puisse dire si c’est réellement fidèle à la réalité puisqu’il faudrait pour cela avoir vécu tous ces massacres. Graham Joyce dépeint néanmoins la guerre avec des mots forts qui ne peuvent que faire susciter l’émotion chez son lectorat.
            De plus, si de nombreux flashback jonchent le récit, l’auteur s’amuse également à noyer ce dernier dans le doute temporal. En effet, des semaines, des mois voire des années peuvent se dérouler à l’insu du lecteur, qui ne comprend qu’en se référant à l’âge de Frank que beaucoup de temps se sont déroulés entre temps. C’est assez perturbant mais le lecteur s’y retrouve rapidement et cela ne gâche en rien le plaisir ressenti lors de la lecture.

            Le style est très léger, très fluide, rendant accessible ce livre à un grand nombre de lecteurs, dés l’adolescence. Les personnages, sans être forcément attachants, dégagent chacun une personnalité profonde et une façon de pensée propre à lui-même. On prend plaisir à suivre leur bonheur ou leurs rebuffades.

            Je tiens également à ajouter qu’entre les lignes de ces intrigues familiales et ces phénomènes paranormaux, l’auteur glisse quelques satires à l’égard des tendances politiques tel que le communisme, les pratiques religieuses et bien d’autres encore qui confient à ce récit une portée plus grande qu’il faut savoir percevoir.

            En conclusion, ce livre m’a transportée du début jusqu’à la fin dans cette ambiance à la fois bonne enfant et austère, glauque. Graham Joyce sait captiver son lectorat pour qu’il ne se lasse jamais et offre un aspect de la guerre quelque peu délaissé : le point de vue des citoyens. Ce n’est pas un coup de cœur car j’en espérais un peu plus des éléments fantastiques, pourtant bien présents, mais le tout est cohérent et c’est suffisant pour que ma curiosité soit aiguisée au point de vouloir découvrir une autre œuvre de cet auteur.





6 commentaires:

  1. Un livre qui m'attire beaucoup !

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  2. Laisse-toi tenter, il vaut le coup

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  3. Tu as suscité ma curiosité avec ce roman ! J'en prends bonne note, merci :)

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  4. Je suis bien contente de voir qu'il attire du monde :)
    J'espère qu'il te plaira autant que moi, si tu le lis un jour ;)

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  5. Ohlala tu réveilles ma curiosité ^^ je vais le noter :) merci

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  6. Contente que ça tente du monde ! =D

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