La rivière des mots: Les Chevaliers d'Emeraude, tome 05

Synopsis :

N’écoutant que leur courage, les Chevaliers d’Émeraude partent au secours des femmes et des fillettes enlevées au Royaume de Cristal par les lézards et retenues prisonnières sur leur île lointaine… Wellan emmène avec lui quelques hommes et laisse les autres serviteurs d’Enkidiev de garde au royaume de Zénor. Kira fait partie de cette périlleuse expédition, de même que le Magicien de Cristal qui leur réserve une surprise extraordinaire. Pendant que ses compagnons voguent sur l'océan, Dempsey veille sur les jeunes Chevaliers et les Écuyers. Mais une nouvelle menace plane à l’horizon. Un serviteur de l'Empereur Noir, encore plus cruel que le sorcier Asbeth, surgit des flots et s’en prend aux plus vulnérables. Pris au piège, Dempsey et ses frères d'armes devront affronter seuls ce puissant ennemi. Sauront-ils protéger le continent face à ce terrible adversaire ?

Mon avis :

Presque un an a passé depuis ma dernière lecture du quatrième tome, et je me disais qu’il était temps de rattraper mon retard, moi qui souhaitais lire un tome par mois en 2015 (mais vu le style répétitif, c’est finalement pas possible).

Contrairement aux tomes précédents, celui-ci découle directement de l’intrigue de son prédécesseur. En effet, nous avions quitté nos Chevaliers, affligés de la perte des femmes d’une partie d’un royaume (celui de Cristal). Nous les retrouvons donc au cœur de la saison des pluies, prêts à se porter au secours de ces femmes en détresse, au cœur de l’inconnu.

Je dois dire que cet inconnu fait plaisir à voir, car cela apporte une touche de fraîcheur et de nouveauté dans un univers qui était jusque-là assez clos, refermé sur lui-même.

Cette nouveauté se poursuit également dans l’intrigue en elle-même. En effet, celle-ci se divise en deux parties distinctes : les guerriers qui se porteront au secours des victimes d’Enkidiev et ceux qui resteront protéger le continent. Ainsi, alors que de mini-jeux et une grosse escarmouche avec un nouvel ennemi occupent une grosse partie des Chevaliers sur les plages de Zénor, la dizaine choisie par le chef Wellan devront faire face aux hommes lézards et à un mal tout à fait différent de ce qu’ils ont pu combattre auparavant.

Il faut pourtant noter le changement de rythme au cours de l’intrigue. J’ai trouvé que l’action était longue à venir et pénaliser ce début sur un trop grand nombre de pages, car environ une centaine d’entre elles sont vraiment longues à parcourir. Fort heureusement, la suite s’intensifie assez rapidement et le rythme reste soutenu jusque dans les dernières lignes, alors que le dernier chapitre annonce l’ennemi contre lesquels les Chevaliers devront faire face dans le sixième tome.

Outre cela, j’ai apprécié retrouver la légèreté de cet univers. C’est une lecture sans prise de tête, avec beaucoup de petites péripéties insignifiantes qui permettent de rendre les personnages attachants – ou détestables selon les points de vue.

De plus, j’ai adoré la complicité qui relie certains d’entre eux, notamment celle entre Jasson et Bergeau ou encore Nogeait et Kira. J’avoue avoir éclaté de rire à plusieurs reprises devant les pitreries de certains. Et cela nous éloigne de la Fantasy un peu trop sérieuse, nous rapprochant plus d’un livre destiné à un public jeune.

On retrouve avec plaisir nos Chevaliers aguerris et moins expérimentés que nous connaissons depuis le début de cette guerre.

Cependant, et fait assez surprenant pour le noter ici, Wellan est un des personnages qui a le plus évolué. Remis de sa déconvenue et apaisée par son récent mariage, il acquiert plus de facilités à rire et à pardonner, lui prodiguant un aspect humain plus intéressant que son seul esprit de soldat.

Outre ce grand héros, j’avoue avoir apprécié la mise à nue (nan, cachez-moi les plumes de cet oiseau immonde !! … *va se pendre*) du sorcier Asbeth qui prend enfin plus d’ampleur dans cette intrigue. Près à déjouer les plans d’un confrère pour parvenir à ses buts, sa cupidité et sa soif de pouvoir en font un personnage réellement dangereux, ce qui tranche avec l’empereur des insectes, Amecareth, assez ridicule quand on l’observe bien.

Comme déjà évoqué, le style est simple et permet vraiment une mise en abîme du texte, dans lequel on se plonge sans retenue.

Il faut toutefois garder à l’esprit que c’est une série destinée aux plus jeunes, et donc ne pas s’attendre à quelque chose de trop complexe.

En conclusion, un cinquième tome important dans l’évolution des personnages et de l’intrigue. Si cette dernière garde son esprit jeunesse sans se complexifier, la magie de l’action et l’humour des personnages, les piques qu’ils s’envoient, nous font tout de même passer un agréable moment. Je le recommande en période de fatigue où aucune autre lecture ne passe.