26 mars 2016

Pictural, l'amour derrière la toile






            Entre grosses tuiles et petites galères, ma vie ressemble à de la survie. Ni plus, ni moins. Je suis Astrid Dufrene. Je suis un paradoxe de la tête au pied. Je n’avance pas, puisque je passe mes journées à douter. 
L. Dattello est l’artiste peintre le plus doué de sa génération. Mondialement connu, excentrique, mystérieux et dangereusement attirant. Profane en matière d’Art, je n’ai jamais entendu parler de lui. Mon niveau artistique avoisine le zéro. Pour moi, Picasso n’existe qu’en version diesel ou essence. Et j’exagère à peine. 
Lorsque nos trajectoires totalement opposées se croisent, nos destins vont se confondre autour du secret qu’il garde jalousement. 
Ce qu’il attend de moi ? Ce qu’il me trouve ? Je l’ignore. Tout comme ce que je suis prête à faire pour lui.





            Ce livre m’avait tapée dans l’œil alors qu’il était proposé en partenariat sur Livraddict. N’ayant pas été sélectionnée, j’ai fini par l’acheter en début d’année et, comme vous pouvez le constater, il n’a pas fait long feu dans ma PAL.

       Je dois dire que ce n’est pas tant la quatrième de couverture qui m’a interpellée, plutôt la première. Le bleu étant ma couleur préférée, j’ai été attirée (subjuguée ?) par toutes ces nuances et je n’ai pas résisté à acquérir cette petite beauté. Bon, j’attendais tout de même un bon livre, hein, cela va de soi !
       Et je ne fus pas déçue, même si on trouve facilement mieux sur le marché…
      
       Pictural nous livre la rencontre de deux êtres torturés qui ne se sentent pas à leur place dans leur milieu et dans la société en général, deux êtres opposés en tout et pourtant irrémédiablement attirés par l’autre.
       Mais les secrets et les horreurs vont rythmer la découverte de l’autre et jalonner leur relation tumultueuse, jusqu’à ce qu’ils finissent chacun par comprendre ce qui inévitable…
       L’émotion est amplement présente, tenace, folle, nous faisant découvrir l’horreur, puis la crainte, les petites joies d’un quotidien comblé, la douleur, la perte… Un flot de sensations que l’on vit au même titre que les personnages. Si j’ai eu du mal à m’attacher à Astrid tout au long de l’intrigue, j’ai partagé sa douleur finale et tous les autres sentiments qu’elle a été amenée à ressentir.
       En parallèle se développe également de l’humour, qui vient contrebalancer l’aspect émotionnel. L’ensemble nous fait franchir le chemin entre sourire et tristesse avec une facilité déconcertante.

       J’ai également beaucoup aimé l’univers. On nous présente l’Art comme une chose sacrée, corsée de secrets que les spectateurs les moins respectueux tentent de percer. Je regrette seulement que ce milieu fermé ne soit pas un peu décrit, cela aurait été un petit plus dans cette œuvre déjà complète, même si je conçois que ce ne soit pas l’intérêt premier du livre.

       Les personnages ne sont pas foules dans cette œuvre. Si on croise deux ou trois personnages à quelques rares reprises, l’auteur focalise son récit sur la relation Astrid/Léo seulement.
       La première a tout l’archétype de la jeune femme peu sûre d’elle que j’ai du mal à apprécier. Trempée dans les galères jusqu’au cou, il ne lui sert même plus à rien de lutter pour tenter de gagner la surface. Et pourtant, tout va basculer lorsqu’elle rencontrera l’Artiste. Et alors, le lecteur sera témoin de son changement de personnalité, l’affirmation de ce qu’elle est en réalité.
       A l’inverse, plus l’intrigue se déroule et plus Léo devient un personnage énigmatique voire renfermé, entretenant le secret sur ses activités, sur son état de santé et le fameux contrat « La Demande ». On est curieux à son sujet et cela nous pousse à dévorer ce livre si court.

       Le style n’est pas du tout difficile à appréhender. Léger et fluide, on a simplement l’impression de lire quelque chose de parlé. Ca peut paraître compliqué comme notion, mais c’est très simple. L’auteur a écrit comme il a pensé, et on obtient comme résultat un livre frais, idéal entre deux pavés indigestes…

       En conclusion, si je ne m’attendais pas à une telle puissance des émotions dans un récit aussi court, ça en aura été pour mes frais. La plume relate les faits avec une légèreté qui rend l’ensemble plus émouvant encore, et l’attachement du lecteur ne peut que découler de la simplicité dont font preuve les deux personnages principaux. Il me manque pourtant un petit quelque chose pour rendre cette lecture vraiment unique. Il a au moins le mérite de faire passer un bon moment, en plus d’être marquant.





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