15 mars 2016

Serre-moi fort

Synopsis :
            Méfiez-vous de qui vous tend les bras... " Serre-moi fort. " Cela pourrait être un appel au secours désespéré. Du jeune Nick, d'abord. Marqué par la disparition inexpliquée de sa soeur, il est contraint de vivre dans un foyer brisé par l'incertitude et l'absence. Obsédés par leur quête de vérité, ses parents sont sur les traces de l'Origamiste, un tueur en série qui sévit depuis des années en toute impunité. Du lieutenant Adam Gibson, ensuite. Chargé de diriger l'enquête sur la découverte d'un effroyable charnier dans l'Alabama, il doit rendre leur identité à chacune des femmes assassinées pour espérer remonter la piste du tueur. Mais Adam prend le risque de trop, celui qui va inverser le sens de la traque. Commence alors, entre le policier et le meurtrier, un affrontement psycho logique d'une rare violence...

Mon avis :

            Je tiens tout d’abord à remercier les éditions Robert Laffont pour ce partenariat. J’avais entendu beaucoup de bien autour de ce livre et j’étais vraiment curieuse d’en forger mon propre avis.

            Si j’apprécie la plupart de mes découvertes dans ce genre, on ne peut pas dire que je sois pour autant très férue du thriller. Pourtant, je fus happée du début à la fin par cette intrigue originale, ce rythme déséquilibré mais ô combien savoureux et, surtout, ce flot d’émotions.
            Parce que le plus important dans cette intrigue n’est pas qui est le coupable, comme dans la plupart des policiers ou des thrillers, mais quelles sont les conséquences, les séquelles, pour celles et ceux qui restent… L’intérêt porte davantage sur la psychologie que sur la recherche des cadavres, et on en ressort avec une lecture savoureuse.
            Pour se faire, ne vous attendez pas à un récit où l’identité du coupable est classée secret défense jusqu’aux toutes dernières pages, parce que vous seriez déçus. En effet, il n’est pas difficile de savoir qui se cacher derrière le tueur et la sentence tombe dés la fin de la première partie, soit le premier tier.
            En revanche, je fus sidérée par la force des émotions. Claire Favan met sa plume au service de thèmes forts, comme la dépendance, le viol, le suicide. On passe par plusieurs phases de la dépression, comme le déni, l’entêtement flirtant avec l’obsession jusqu’à ce que tout vole en éclat.
            J’ai apprécié la fin et la question ouverte sur laquelle se termine le livre, qui invite vraiment à une réflexion du lecteur sur les moyens mis en œuvre pour parvenir à nos fins.

            Parmi les personnages, on se penche principalement sur le cas de Nick, le jeune frère de la disparue Lana. Laissé pour compte dans cette histoire en raison de parents obnubilés par leur fille, on est pris de nausée devant le comportement outrancier de ces derniers et on en peut qu’être admiratif de la force mentale de l’adolescent, qui dégage une volonté considérable pour s’en sortir dans les études et dans la vie en général, au lieu de se laisser glisser dans la dépression à la suite de ses parents. Un personnage fort, dont la personnalité se révèle dans toute sa splendeur dans la troisième et dernière partie.
            Le second personnage important est bien sûr l’inspecteur Adam Gibson. Alors qu’on s’acclimate à sa personnalité alors que cette dernière est blessée par la mort de sa femme, on découvre un personnage sombre et torturé, voué d’ailleurs à subir toute forme de maltraitance tout au long de sa vie. Cela en fait alors un personnage fort également, d’autant plus qu’il supportera les pires crasses du début jusqu’à la fin, entrecoupées par des émotions intenses mais contradictoires, pour obtenir justice.

            Sans être envoûtant, le style est fluide et donne vraiment une force à l’intrigue. On se prend à tourner les pages du livre sans même s’en rendre compte, désireux de savoir où tout cela peut bien mener.


            En conclusion, sans approcher le coup de cœur, ce roman m’a vraiment touché par le flot d’émotions qu’il suscite et le travail psychologique qu’il s’emploie à révéler. Si certains passages ralentissent le rythme, la puissance du style d’écriture et des personnages fait en sorte que ce livre se dévore d’une traite. Un livre qui nous fait passer un bon moment, qui amène une réflexion et surtout qui nous fait penser que, finalement, nos petits tracas de la vie sont bien dérisoires !


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