14 juin 2016

Les Loups chantants




Yuri appartient à un clan d’éleveurs de rennes. Il vit dans un village entouré par un perpétuel blizzard. Il y a un an, son amour, Asya, a disparu dans la tempête, attirée par les hurlements hypnotiques des loups chantants. Bien que tout le monde la croie morte, le garçon espère qu’elle soit toujours en vie, quelque part, de l’autre côté du blizzard. Un jour, la sœur de Yuri, Kira, contracte un mal étrange ; son corps se couvre de glace. Pour le chaman du clan, la jeune fille est maudite par le dieu de l’hiver ; elle est bannie, et condamnée à s’enfoncer seule dans le blizzard. Mais une amie, Anastasia, rejette farouchement ce verdict surnaturel. Selon elle, il s’agit d’une maladie soignable à la capitale, par la chirurgie. Déterminés à tout tenter pour sauver Kira, Yuri et Anastasia prennent leurs traîneaux à chiens pour emmener la jeune malade à la capitale. Mais aussitôt partis à travers le blizzard, les loups les prennent en chasse.



Je tiens tout d’abord à remercier Livraddict et les éditions Scrinéo pour ce partenariat.
Je ne cache pas que j’ai tout simplement bondi de joie en apprenant ma sélection car j’avais déjà eu un partenariat (magique) concernant Le Roi des Fauves du même auteure, et je voulais ardemment retrouver la plume et l’univers de celle-ci.

Je fus très heureuse de découvrir que cette nouvelle aventure débutait de même manière. On côtoie le temps d’un chapitre notre jeune héros, Yuri, dont on devine les aventures éprouvantes qu’il va être amené à subir. Et en effet, l’élément déclencheur de l’histoire ne tarde pas à se faire savoir, intervenant dés la fin du premier chapitre : sa sœur, touchée à la main par ce que j’ai imaginé être un flocon de glace, se sent terriblement mal. Bannies, ils vont devoir lutter contre son fléau inconnu. Ce dernier est-il à la magie ou peut-il s’expliquer de façon tout à faire rationnelle ? Bannies de leur village, Yuri et Kira, accompagnés de leur amie d’enfance Anastasia, vont devoir batailler ferme pour découvrir la cause de tout cela.
Les personnages évoluent dans une ambiance calfeutrée, un décor hostile et sauvage où la nature est reine (en cela, j’ai retrouvé ce qui m’a tant plu dans Le Roi des Fauves). Le blizzard est un élément généralement délaissé dans la Fantasy habituelle et Aurélia Wellenstein se l’approprie avec brio, je me suis régalée tout au long du livre. Des plus, une des particularités intéressantes de ce phénomène climatique repose sur l’imprévu. En effet, derrière le rideau de neige et de vent, l’inconnu rôde et laisse place au suspens, à une tension toujours renouvelée, idéal pour garder les sens éveillés et un intérêt toujours renouvelé.
Une part de mystère englobe également les Loups chantants, ces créatures si inhabituelles qu’elles ont concédé leur appellation au roman. L’auteure a su distillé progressivement les informations sur cette espèce, et je dois dire que j’ai en parti lu ce livre jusqu’au bout pour connaître le moindre détail à leur sujet. Loup-garou ou bête pensante, en là résidait tout le mystère.

Cependant, si la « package » est réussi, l’intrigue est tout de même un peu plate. Certes je fus entraînée dans la tension autour des Loups et du mal que subi Kira, mais je trouvais en parallèle que l’intrigue était trop creuse, les péripéties sont faibles ou répétitives et, même si certaines réservaient leurs lots de surprises, cette répétitivité a contribué à amoindrir mon plaisir de lire.
De plus, si j’ai adoré la magie liée à Kira ou celle de Yuri, j’ai trouvé que l’une comme l’autre, bien exploitées, manquées d’explications. On ne sait pourquoi ils possèdent chacun ce don, l’origine de ce dernier, etc. Pour la cela, Aurélie Wellenstein a choisi la voix de la facilité en évoquant pas le sujet, j’en ressors légèrement déçue.

Hormis cela, la fin est de surprises qui ont remonté à elle seule mon ressenti global sur la lecture. On s’adaptait tellement à ce que Yuri opte pour un choix et finalement non, il se laisse aller ou plutôt il résiste. Une belle fin, donc, et c’est dommage que le reste soit un peu plus mitigée.

En revanche il n’y a rien de négatif à dire sur les personnages. Yuri comme Kira sont attachants et si j’ai ressenti une pointe d’agacement envers Anastasia en début d’œuvre, cela s’est vite mû en respect en vertu de ses choix et de sa volonté.

L’intrigue tourne principalement autour de ses trois personnages mais un nom vient souvent nous hanter : Asya. Qui est-elle ? Qu’est-elle devenue réellement ? Pour a-t-elle fait ses choix ? Les réponses ne sont distillées qu’au compte-goutte et là encore j’ai apprécié chacune d’elles.

J’ai retrouvé la plume que j’apprécie tant d’Aurélie Wellenstein. Légère et élégante, elle dégage une poésie qui se prête bien à la violence ou la sérénité des décors. Si la plume offrait une véritable harmonie avec Le Roi des Fauves et son intrigue, elle se présente ici comme la force du livre et, heureusement, c’est une qualité non négligeable !



Une histoire qui partait bien. Les personnages deviennent très vite attachants et nous sommes emportés par un bouillon de curiosité sur la culture sibérienne, l’art de leur magie et, surtout, l’origine du mal saisissant Kira. Le deuxième tiers se creuse néanmoins d’une répétitivité dont le livre aurait très bien su passer. Heureusement, la fin rattrape élégamment l’ensemble et la plume est une véritable force qui nous entraîner sans difficulté jusqu’à la fin. Légèrement déçue si je compare avec ma précédente lecture du même auteure, mais cela reste un livre tout à fait convenable que j’aurai plaisir à relire un de ces jours.



15/20




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