9 mai 2018

Rois du monde, tome 2 - Chasse royale, partie 1 : De meute à mort




Voici neuf ans que le haut roi Ambigat m’a admis à la cour du Gué d’Avara. Voici neuf ans que j’ai trouvé ma place parmi les héros bituriges.
Toutefois, quoiqu’il demeure redoutable, le souverain vieillit. Sa force vitale s’épuise et les royaumes de la Celtique déclinent. Nos troupeaux sont malades. Nos blés pourrissent sur pied. Les jeunes fils du souverain meurent… La disette et le mécontentement grondent au sein des tribus. Si les dieux se sont détournés du haut roi, que feront les chefs des nations clientes ? Certains ne rêvent-ils pas de renverser Ambigat, de s’emparer du pouvoir, de restaurer la prospérité ?
Et moi, Bellovèse ! Moi qu’Ambigat a jadis privé de son père et de son royaume ! Moi qu’Ambigat a naguère voué à la mort ! Moi qu’Ambigat a fini par admettre parmi les siens ! Quel parti épouserai-je ? Deviendrai-je un chasseur de roi ? Ou serai-je le jeune roi traqué par la meute ?



Pourquoi ce livre ? Parce que suite au coup de cœur du premier tome, je me suis ruée sur celui-ci à sa sortie, et j’ai prévu une lecture commune dessus avec ma binômette spéciale Jajaw, Rhavanielle. Si la lecture commune s’est étalée sur deux mois (mea culpa, mea culpa, mea culpa !), j’ai pris un immense plaisir à y participer.

Ce second tome est génial, entièrement différent de son prédécesseur et pourtant aussi bon voire meilleur, si cela est possible.
Pour le résumer succinctement, Même pas mort est un mélange de réalité et d’onirisme, un guerrier en devenir doit affronter des obstacles chimériques pour parvenir à ses fins et regagner un trône qui lui revient de droit. Evidemment, tout ne se passe pas exactement comme prévu dans ce tome deux où on ne voit rien venir à l’avance !

Le début met d’emblée l’eau à la bouche. Bellovèse parle à un invité lors d’un banquet, l’apostrophant d’un tu qui assimile le lecteur à l’interlocuteur. Un procédé très simple qui admet une certaine connivence entre nous et le héros guerrier, une figure de style des plus agréables quand elle est maîtrisée. Et on sait parfaitement que Jean-Philippe Jaworski maîtrise la langue française. Notre hôte s’apprête donc à dévoiler comment un de ses proches, tête connue du premier tome, a trépassé au cours de quelques aventures. Cet effet conté se perd dans les flash-back puis revient à l’assaut à des moments parfaits, quand on commence à oublier que nous sommes, une fois de plus, plongé dans le passé et non le présent. Je dois dire que ce seul point suffirait presque à classer ce roman dans mes coups de cœur inoubliables.

L’intrigue se consacre donc aux récits guerriers qui auraient conduit à la mort de certains petits personnages et d’autres plus grands noms. En conservant ça plume tel un barde qui rapporte son histoire, nous suivrons la dureté des combats, coups bats, et de tout ce qu’une intrigue politique est capable de concevoir. Bien loin d’un récit lié à la fantaisie des divinités, le regard se concentre sur les dangers des muscles et de la bravoure du sang. La tension est omniprésente à quelques exceptions près lorsque l’on revient au présent.

Et après tant de batailles, d’événements bouleversants et de retournements de situation, la fin survient, surprend, élance. Tout est allé trop vite, on veut en savoir plus, d’autant que notre Bellovèse n’est pas dans la meilleure des positions lorsqu’on l’abandonne. On devine le découpage décidé par les éditeurs et, loin de frustrer comme je le craignais, cela permet de souffler, de faire naître l’envie voire le besoin de savoir jusqu’à la publication de la suite. Et ça, aussi douloureux que cela puisse être, c’est également par ce ressenti que l'on devine quand une saga nous marque.

Les personnages sont toujours aussi hautains, fiers, intransigeants. Et pourtant ils disposent d’une telle rectitude, d’une telle noblesse dans leurs valeurs que l’on est pris de sympathie pour n’importe lequel d’entre eux. Bien entendu, le récit est conté de sorte qu’on s‘attache forcément à Bellovèse, à la fois protagoniste et conteur. Il est fou, il est soldat, il est confiant. Il nous emporte derrière lui, dans cette assurance toute particulière. On est pris de sympathie pour ses amis, on ressent de l’aversion pour ceux qu’il apprécie moins. Bref, on vit ce livre.
J’ai une petite pensée, en écrivant cette critique, pour sa chienne Uiempa, fidèle au poste, protectrice jusqu’à la fin.

La plume est toujours aussi magnifique. Elle contraste fortement avec le récit, elle qui divulgue douceur quand l’intrigue n’évoque que sang et combats. Ce contraste saisissant m’a bercé du début à la fin et je suis parfaitement heureuse d’avoir su savourer ma lecture, de la première jusqu’à la dernière lettre !



Un second tome dans l’exacte foulée du premier. J’ai retrouvé avec un réel plaisir chacun des personnages, alliés comme ennemis au regard du protagoniste. L’intrigue est plus intense, les combats et rivalités sont omniprésents. Encore une fois c’est la plume qui a su me conquérir, par sa douceur et l’onirisme qu’elle divulgue. J’avais l’impression de flotter sur un nuage au cours de ma lecture, je regrette déjà d’avoir quitté cette histoire… Il me tarde d’avoir la suite entre les mains !



20/20




Les autres titres de la saga :
1. Même pas mort
2. Chasse royale, partie 1 : De meute à mort
3. Chasse royale, partie 2
- saga en cours -


2 commentaires:

  1. Il faudrait vraiment que je lise cet auteur !!

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    1. Oh que oui ! Une perle de la Fantasy française à ne pas louper !

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